Longue discussion animée aujourd’hui au sujet des réseaux sociaux. Et cette fois-ci j’en suis convaincu : ce terme est vraiment devenu une coquille vide. C’est creux.

Si on s’en tient à une définition la plus simple possible, on peut dire qu’un réseau social est un ensemble d’invidus connectés entre eux par un quelconque moyen de communication (contact physique, téléphone, Internet, etc.) pour une quelconque raison (famille, entreprise, loisirs, etc.). Qu’en est-il sur le Web ? Cela donne des Facebook, où on nous vend qu’on peut en somme décrire son réseau de connaissances, discuter et échanger avec eux.

So what ? Où est la proposition de valeur ? Ce n’est ni plus ni moins qu’une copie de ce que j’ai dans la vie réelle, que m’apporte de plus Facebook ? La taille du réseau ? C’est devenu tellement grand que cela en perd de l’intérêt, d’autant plus qu’étendre son réseau de connaissance par des contacts « virtuels » (au sens non rencontrés dans la vie réelle) est par expérience un exercice qui reste limité. Alors ok, on peut avoir sa liste d’amis, voir ce qu’ils font, indiquer son statut, leur envoyer des messages, etc.. Mais au service de quoi ?

Je pense que ces fonctionnalités sociales constituent des besoins naturels des internautes. Elles n’ont pas de valeur en soi car elles sont évidentes, ce sont en quelques sortes des fonctions intrinsèque du Web, tel qu’il a été pensé à l’origine. Le Web apporte beaucoup de valeur ajoutée, comme par exemple le fait de pouvoir accéder de manière universelle à un site Web : il semble évident pour tout le monde qu’on puisse lire un site Web identiquement depuis n’importe quel terminal.

Il en de même pour les fonctionnalités sociales : elles font partie de la valeur ajoutée apportée par le Web. Et donc les services Web qui une couche au dessus n’ont que ces fonctionnalités comme valeur ajoutée finissent par paraître « creux », parcequ’ils n’ont pas de proposition de valeur propre les différenciant d’autres services. C’est un peu comme un constructeur automobile dont la proposition de valeur serait : « roulez sur un réseau autoroutier de qualité ». Parfait, mais c’est aussi vrai pour les autres constructeurs…

Tout cela n’est pas si théorique que cela n’y paraît, car il y a une vraie question de valeur ajoutée. Si on prend l’exemple de LinkedIn, il y a certes de nombreuses fonctionnalités sociales. Mais ces fonctionnalités sont au service d’une proposition de valeur forte, qui est entre autre de valoriser et optimiser son parcours professionnel. Idem pour Flickr : la valeur n’est pas dans les fonctionnalités sociales, mais bien dans la publication et le partage des photos.

Parler donc de réseau social sans présenter une proposition de valeur claire, autre que les simples fonctionnalités sociales courantes, me semble donc creux. Pour revenir à Facebook, je pense que c’est pour cela (et visiblement je ne suis pas le seul) que je n’en comprend pas l’intérêt. Ce n’est qu’une redite de ce qu’est le Web, que ce soit en terme d’architecture que de service, une surcouche inutile à mes yeux.